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la vie de bohême

nérable, je n’y porterai donc point un plumeau profane. Quant à ces populations d’araignées, elles donnent à ce lieu un caractère de vétusté tout-à-fait artistique. Je n’ôterai donc point ces araignées ; je regrette même qu’il n’y en ait pas davantage. (Fermant la porte.) Tout est prêt, et maintenant Mme de Rouvre peut arriver.


Scène II.

BAPTISTE, DURANDIN, il a un carnet à la main ; il entre par le fond.
Durandin, lisant.

« Paris à Rouen de 575 à 555 reste à 560. » Quinze francs de baisse, bravo !… c’est le moment d’acheter… (À Baptiste sans se retourner.) Baptiste, où est mon neveu ?…

Baptiste.

Dans sa chambre, monsieur.

Durandin, calculant toujours.

200 à 560, 112 000 ; 200 à 580, hausse probable, 116 000, 4000 francs de bénéfice net… (Se frottant les mains.) Où est mon neveu ?… (Il reprend son journal.)

Baptiste.

Dans sa chambre, monsieur.

Durandin, s’éveillant.

Hein ? quoi ? ce n’est pas vrai, j’en viens. À propos, elle est dans un joli état, sa chambre. Vous n’en prenez donc pas soin ?

Baptiste.

Pardonnez-moi, monsieur, j’en prends, au contraire, un soin méticuleux, j’ouvre la fenêtre le matin et je la referme le soir.

Durandin.

Et voilà tout ?

Baptiste.

Et voilà tout, monsieur. Je suis à la lettre les instruc-