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acte iii, scène v.

Musette.

Il faut l’apporter à notre fête.

Colline.

Je tâcherai.

Musette.

On y mettra les bougies… il servira de lustre.

Marcel, rentrant. — Il a mis l’habit de Colline, et lui donne une vieille houppelande.

Tiens, voilà un autre vêtement, c’est bien plus solennel qu’un habit… (Il l’aide à l’endosser.)

Colline, passant près de Musette.

Dites-donc, Musette, est-ce que ça me va bien, cette enveloppe ?

Musette.

Parfaitement… (Elle étouffe de rire. Bas à Marcel, qui est auprès d’elle.) Il a l’air d’un cocher qui a perdu sa voiture.

Marcel, embrassant Musette.

Ta gaieté est donc revenue ? Tu m’as fait de la peine tout-à-l’heure.

Musette, touchée.

Pauvre garçon !… (À part.) Au fait, il sera toujours temps… (Elle passe à gauche.)


Scène V.

les mêmes, SCHAUNARD. Il arrive par le fond tout essoufflé.
Schaunard.

Mes amis, offrez-moi un siège, que je me trouve mal. (Marcel lui donne une chaise au milieu ; il s’assied.) Baptiste, un tabouret pour mes pieds… (Baptiste le lui apporte. — S’étalant.) Dieu ! qu’on est bien !… Si vous saviez ce qui m’arrive… je dois être tout pâle.

Baptiste.

Non, monsieur, vous êtes tout jaune.