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acte ii, scene xi.

Baptiste.

Je crois que je n’entends rien…

Il colle son oreille à la cloison.
Marcel.

Je transmettrai ses épaules à ma chaste Suzanne, qui n’en a pas encore… Je crois que ça avance…

Baptiste.

C’est singulier, la voix ne pénètre pas… (Poussant un cri et se reculant en tenant sa joue à deux mains.) Ah ! une bête ! un aspic !…

Marcel, reculant.

Il y a du monde dans ce mur !…

L’orchestre joue : Réveillez-vous, ma mie Jeannette.

Scène XI.

À gauche, MARCEL ; à droite, BAPTISTE, MIMI, un carton à la main, BENOÎT.
Benoît, entrant le premier.

Nous y voilà… (Mimi entre et s’appuie sur le bois du lit.) Asseyez-vous, mademoiselle, vous paraissez souffrir…

Mimi, la main sur la poitrine.

Oui, de là… c’est quand je monte, mais ce n’est rien !

Elle pose son chapeau et son châle sur le lit.
Marcel, regardant à travers la cloison.

Oh ! qu’elle est jolie ! voilà un cou qui fera joliment mon affaire… Vite, profitons de l’inspiration…

Il prend une toile, un crayon, s’assied contre la cloison et se dispose à travailler.

Mimi.

Voit-on clair ici ?

Baptiste.

Ah ! mademoiselle, le soleil en est le locataire assidu.