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la vie de bohême.

Durandin.

Eh bien ?

Musette.

Je n’en demanderais pas davantage pour faire fondre votre fortune au creuset de mes caprices. Vous voyez bien ces petites dents-là, elles croqueraient des lingots ! (Frappant du pied.) Vous n’avez pas un fils quelque part, que je le mette sur la paille ?

Durandin.

Eh bien ! à la bonne heure, vous, vous êtes franche. (Il passe près de Rodolphe.) Voyons, elle est malade, dis-tu ; eh bien ! je la ferai entrer dans une maison de santé… (Élevant de plus en plus la voix.) Mais je ne veux pas qu’elle reste ici… (Pendant ce temps le rideau s’est entr’ouvert. On voit Mimi qui écoute. Musette l’aperçoit et court à elle.) À cette condition je donnerai de l’argent, mais elle partira !

Mme de Rouvre, à Durandin.

Vous ne donnerez rien, monsieur, et elle ne partira pas.

Durandin.

Madame…

Rodolphe, voyant Mimi qui descend de son lit aidée de Musette et de Marcel.

Mon oncle, allez-vous-en !

Mimi

M. Durandin !… Laisse-moi partir…

Durandin, qui achève à part une discussion avec Rodolphe.

Tu es fou… je te dis que tu es fou !

Mimi

Ne le grondez pas, monsieur, je m’en vais… (À Ro-