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acte v, scène x.

Durandin.

Laisse-moi dire un mot à madame, je te parlerai ensuite.

Mme de Rouvre, à Durandin.

Pas ici… Monsieur, reconduisez-moi.

Durandin, à Mme de Rouvre.

Tout-à-l’heure, chez vous, quand je vous ai parlé de ce qui se passait ici, vous m’avez accusé d’insensibilité, de cruauté même ! Eh bien ! je suis venu exprès pour vous prouver que je ne suis ni insensible, ni cruel ! seulement, je ne veux pas être dupe.

Rodolphe.

Mon oncle !

Durandin.

Et je ne veux pas que tu le sois non plus… car, ma parole d’honneur, vous êtes fous tous tant que vous êtes.

Mme de Rouvre.

Monsieur, taisez-vous.

Durandin.

Je vous le répète, vous êtes dupe d’une comédie !…

Il passe à droite.
Schaunard, mettant une chaise près du lit.

Une comédie ! Permettez-moi de vous offrir une stalle pour mieux la voir.

Musette, à Durandin.

Ah ! tenez… vous n’avez pas de cœur !…

Durandin, à Musette.

Vous défendez votre pareille, je comprends ça.

Musette, éclatant, mais d’une voix sourde.

Mimi, ma pareille ! Mimi, si bonne, si dévouée, si douce ! oh ! comme vous ne me connaissiez guère !… Ah ! M. Million, si vous pouviez être jeune pendant un carnaval ?