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la vie de bohême.

Marcel, étonné.

C’est un sonnet…

Le Monsieur.

J’entends… mais je dis : Il n’est pas tout-à-fait assez long.

Mme de Rouvre, à part.

Oh ! je saurai s’il l’aime encore !

Rodolphe, qui s’est approché.

Madame, vous paraissez souffrir.

Mme de Rouvre, émue.

Oui… la chaleur…

Rodolphe lui offre son bras et la conduit à la fenêtre, qu’il ouvre.
Le Monsieur, à Marcel.

Ah ! monsieur, j’aurais beaucoup aimé faire de la poésie.

Il fait une pirouette et remonte.
Marcel.

Ouf !…

Mme de Rouvre, qui regarde au dehors.

Ah !… (À Rodolphe.) Veuillez me préparer encore un peu de thé… (Rodolphe s’éloigne un peu d’elle et va à la console de gauche. — À part.) Je ne me trompe pas… c’est elle avec M. Schaunard.

Rodolphe, à Mme de Rouvre, tout en préparant une tasse de thé.

Vous trouvez-vous mieux, madame ?

Mme de Rouvre, très troublée.

Oui… oui, monsieur… beaucoup mieux… (Se penchant davantage en dehors de la croisée. — À part.) Ils parlent à une femme de chambre… Celle-ci leur indique l’escalier de service… Ils viennent !… Cette fille chez moi… Ah ! c’est trop d’audace !… elle la payera cher !… (Rodolphe s’approche d’elle, elle s’éloigne vivement de la fenêtre.) Merci, monsieur, c’est inutile…