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sommes épurés de romanesque délétère et portés à vivre notre vie comme le veut la raison. Je reconnais dans leurs rythmes cet accent dorien que les Grecs réservaient pour l’éducation des jeunes gens et dont ils attendaient des héros.

Les Grecs savaient qu’il y a deux musiques, qui exercent sur l’âme des influences ennemies. La première nous porte à la pitié, à la terreur, à tous les transports. Autant de désordres, dont la seconde nous purifie, en nous disposant à juger calmement les choses : ce qui pour un Grec constitue la vertu. Il est éternel, le débat de ces deux arts. Bossuet le dénonce, quand il oppose les hymnes de Sion aux cantiques de Babylone. Et Racine, dans sa divine