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meurt pas ? Rappelez-vous sa divine allégresse quand il nous disait ses vers : il allongeait leur magnificence et redoublait leur sonorité, au point que, tout animés de plaisir, nous négligions d’approfondir ce qui constitue leur beauté véritable. Trop ému, l’esprit juge mal d’une œuvre d’art. « Les sens seuls, écrivait le grand peintre Poussin, ne doivent pas juger mes tableaux, il faut appeler la raison. » Ce n’est pas assez de se réjouir sous l’action des vers flamboyants de Hérédia ; ce n’est pas assez de connaître qu’avec les classiques il cherche la perfection dans ce qui est un et achevé en soi : il faut se rendre compte que sa manière de construire est une manière de sen-