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tractés, ombrageux et tous avides d’être le premier. Hérédia trouvait des expédients sublimes. On raconte qu’un jour, chez lui, deux jeunes gens, à propos du vers libre, vinrent à se quereller trop fort. Il saisit un livre, le premier qu’il trouva, une Légende des siècles, et couvrant tout de sa voix sonore, il lut Ruth et Booz ; puis au trentième vers : « Eh bien ! c’est fini, n’est-ce pas ? »

Hérédia mettait dans toute société une joyeuse émotion physique. Il était né sous le signe de la planète Jupiter. Son agrément personnel, ses dons périssables ne nous ont-ils pas masqué l’essentiel de son génie, ce qui ne