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UN HOMME LIBRE

Il est, Simon, des hommes qui ont réuni un plus grand nombre de sensations que le commun des êtres. Échelonnés sur la voie des parfaits, ils approchent à des degrés divers du type le plus complet qu’on puisse concevoir ; ils sont voisins de Dieu. Vénérons-les comme des saints. Appliquons-nous à reproduire leurs vertus, afin que nous approchions de la perfection dont ils sont des fragments de grande valeur.

Aisément nous nous façonnerons à leur imitation, maintenant que nous connaissons notre mécanisme.

D’ailleurs, il ne s’agit que de trouver en nous les vertus qui caractérisent ces parfaits et de les dégager des scories dont la vie les a recouvertes. Comme une jolie figure, qu’un maître peignit et que le temps a remplie d’ombre, réapparaît sous les soins d’un expert, ainsi, par ma méthode et ma persévérance, réapparaîtront ma véritable personne et mon univers enfouis sous l’injure des barbares.

Courons dès aujourd’hui rendre à ces princes un hommage réfléchi. Je veux quelques