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EXAMEN

conclusions : le Moi découvre une harmonie universelle à mesure qu’il prend du monde une conscience plus large et plus sincère. Cela se conçoit, il crée conformément à lui-même il suffit qu’il existe réellement, qu’il ne soit pas devenu un reflet des Barbares, et dans un univers qui n’est que l’ensemble de ses pensées régnera la belle ordonnance selon laquelle s’adaptent nécessairement les unes aux autres les conceptions d’un cerveau lucide.

Cette harmonie, cette sécurité, c’est la révélation qu’on trouve au Jardin de Bérénice, et en vérité y a-t-il contradiction entre cette dernière étape et l’inquiétude du départ Sous l’œil des Barbares ? Nullement, c’était acheminement. Avant que le Moi créât l’univers, il lui fallait exister : ses duretés, ses négations, c’était effort pour briser la coquille, pour être.