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SOUS L’ŒIL DES BARBARES

vait que quelqu’un d’entre eux ait soupiré auprès de moi, et que ma froideur l’ait contristé, prie-le qu’il veuille me pardonner, dis-lui qu’il n’est rien de vil dans la maison de Jupiter, mais qu’il m’a paru que, à la dernière d’une race, cela convenait de demeurer vierge et de se borner à concevoir l’immortel ; et comme je n’avais pas la large poitrine des femmes héroïques, mon cœur gonflé pour Hellas l’emplissait toute. »

Amaryllis, qui pleurait depuis longtemps déjà, éclata de sanglots et déchira ses vêtements avec des cris qui faisaient mal. Le vieillard et Lucius ne purent retenir leurs larmes.

Athéné leur dit doucement :

— Je vous prie, amis.

Puis Amaryllis tremblait d’effroi.