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LEURS FIGURES

« pleine poitrine son nom, lancé comme un boulet, d’un terrain invisible ! D’où viennent ces révélations mortelles ? Qui commande la bataille ? N’importe, on marche au canon. Ceux qui, dans un mouvement d’amour, autour de Boulanger sentirent leur cœur battre à la française, se disciplineront par une haine commune dans l’obscure bagarre imminente. Comme des esclaves pensent à s’enfuir au plus fort des querelles de leurs maîtres, l’instant favorise la délivrance nationale. La France se soulève pour voir. En vain les parlementaires s’interposent, lui masquent leurs combinaisons hâtives et scandaleuses, la supplient de ne pas bouger, de ne point substituer aux lois son instinct, lui promettent, selon l’expédient habituel, que la justice régulière va fonctionner : c’est trop de mystère à la fin !… »

Sturel, pour conclure, prophétisait une avalanche qui transformerait jusqu’au sol de la politique. Il triomphait, il se vengeait, il se baignait dans la félicité.

Cet article épouvanta la Chambre ; il conquit au jeune partisan une place plus importante que le siège qu’il avait abandonné. Suret-Lefort lui-même en grandit ; il se targuait de leur intimité, se faisait fort d’adoucir son ami, en un mot, le négociait.

Ces furieux verbiages et les divers mouvements