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Huit jours chez M. Renan

Cousin. Mais, lui-même, je crois bien qu’il ne m’a pas compris ; c’est qu’il ne m’a pas lu. Il a bien raison, mais alors pourquoi risque-t-il de me chagriner ?

« On a vu dans ma bibliothèque, a-t-il dit aux Bretons, un livre bien fatigué. On en a conclu que c’était mon livre de prédilection. C’était un Cousin… et alors… c’est là un genre d’induction véritablement un peu hasardé, et qui me fait énoncer des opinions qui sont l’inverse absolu de la vérité… ».

En quoi ai-je donc blessé la vérité ? Je dis (d’après un rédacteur du Parti National) qu’on voit chez Renan un traité « du Beau, du Vrai » très fatigué. Je n’en conclus pas un instant que M. Renan préfère ce livre à tous autres ; je ne dis même pas qu’il le goûte un peu.

Mon Renan se borne à constater l’influence qu’eut Cousin, ses qua-