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Huit jours chez M. Renan

» Elle est tout à fait charmante, cette demoiselle Rejane.

« – Mais, lui dis-je, poussant avec plus d’audace mon idée, n’avez-vous pas souffert, quand M. Sarcey malmenait l’Abbesse de Jouarre ?

« – Je vais, me dit-il, vous raconter un mot que je lui fis à ce propos. Il me disait, comme il dit à tous, qu’au théâtre on lui avait volé sa montre : « Monsieur Sarcey, lui dis-je, qu’est-ce que cela vous fait. Vous avez toujours regardé l’heure à la montre des autres… D’ailleurs, vous avez bien raison : il vaut mieux retarder avec tout le monde que marquer l’heure juste tout seul. »

Puis, cessant de tourner ses pouces, de balancer sa tête et de donner à ses phrases un ton vulgaire, M. Renan me dit en face :