que chaque son éveille la perception d’une nuance distincte[1].
Ce sont là toutefois des cas pathologiques trop rares pour qu’on en puisse tenir, au point de vue rythmique, un compte bien sérieux.
Une autre innovation a été, nous le savons, tentée par les écoles contemporaines. Ils font
- ↑ Voici, à titre de curiosité, le fameux sonnet des Voyelles
qui a donné naissance aux premières recherches sur l’audition colorée :
A, noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu, voyelles,
O l’Oméga, rayon violet de ses yeux !
Je dirai quelque jour vos naissances latentes.
A noir, corset velu des mouches éclatantes
Qui bombillent autour des puanteurs cruelles,
Golfe d’ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lame des glaciers fiers, roi blanc, frissons d’ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles,
Dans la colère ou les ivresses pénitentes.
U, cycles, vibrements divins des mers virides.
Paix de pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, suprême clairon, plein de strideurs étranges,
Silences, traversées des mondes et des anges ;