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la voie ferrée complètement inutile à l’armée envahissante.

Plaçons encore au bilan du Simplon un avantage qui n’est à dédaigner ni par la Suisse française, ni par l’Italie ; c’est la communication directe que ce passage établirait entre elles. Combien de circonstances peuvent surgir où les deux pays s’estimeraient heureux de pouvoir l’utiliser ! C’est dans ce but surtout que les Gouvernements sarde et genevois avaient résolu de construire le tronçon de Genève à Annecy. Dans l’intérêt de son nouveau territoire, le Gouvernement impérial y substitue un chemin d’Annecy à Aix-les-Bains et un autre du fort de l’Ecluse à Saint-Gingolph (Valais), où il se rejoindra à la ligne de la vallée du Rhône.

Même après l’établissement d’un chemin de fer parle Lukmanier ou le Saint-Gothard, celui du Simplon aurait sa raison d’être, en répondant à des besoins divers et en prévenant l’interruption des relations entre les deux pays. On ne connaît que trop les vicissitudes matérielles auxquelles sont soumises les communications à travers les Hautes-Alpes par suite des éboulements, des avalanches, des amoncellements de neige et des inondations. Par un bienfait de la Providence, il n’arrive presque jamais que le mauvais temps sévisse simultanément sur toute l’étendue des Alpes. Il serait certainement