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présentera ce passage, même lorsqu’il sera améliore selon les projets existants, les renforts, astreints à un long circuit, arriveraient trop tard pour empêcher l’invasion étrangère.

La France n’est point établie dans la vallée du Rhône comme l’Autriche l’est dans celle du Rhin ; son nouveau territoire est éloigne d’une lieue de l’embouchure du Rhône dans le Léman, et tout le monde sait que la frontière française aurait pu être reculée encore, tant sur ce point important que sur plusieurs autres de la Savoie. En ami sincère de notre pays nous regrettons que l’autorité fédérale ait repoussé, sans même vouloir en prendre connaissance, les ouvertures faites à cet égard par le Gouvernement impérial ; le tout ou rien n’est pas de mise en politique, et compter, comme on paraît le faire, sur les éventualités de l’avenir, c’est s’exposer à de fâcheux mécomptes.

On ne contestera pas que les chances de conflits entre l’Italie et l’Autriche ne soient bien autrement nombreuses qu’entre la France et l’Italie. Une guerre entre ces puissances, aujourd’hui amies et alliées, est sans doute dans l’ordre des choses possibles, mais elle est en dehors de toutes les probabilités. La France ne possède plus Casal ou Pignerol ; elle ne convoite plus la Lombardie qu’elle a cédée au Piémont.

Dans les négociations qu’amenaient à leur suite les guerres sans cesse renaissantes du XVIIe siècle et du commencement du XVIIIe