Page:Barman - Simplon, Saint-Gothard et Lukmanier, 1861.djvu/39

Cette page n’a pas encore été corrigée

moins exposé que les autres aux accidents climatériques ; les neiges y sont moins abondantes, et interrompent très-rarement la circulation il présente des plateaux où les bestiaux trouvent encore, à 18 et 1900 mètres d’élévation, d’abondants paturages.

Nous hésitons d’autant moins à constater cet avantage qu’il est compensé par un grave inconvénient ; c’est que, seul entre tous les passages, le tracé par le Luckmanier ne pourra se transformer d’un tracé haut en un tracé bas tandis que si l’exploitation à des niveaux élevés est gênée par les circonstances climatériques, et si les procédés expérimentés au Mont-Cenis apportent une solution certaine et rapide du grave problème des percements de grande longueur dans le granit, et de la possibilité d’y faire circuler des trains, les passages du Simplon et du Saint-Gothard pourront se ménager, en tout temps, la double ressource des deux solutions ; celle des tracés hauts à courts souterrains, et celle des tracés bas.

C’est surtout en présence de pareilles éventualités qu’il est bon de ménager l’avenir. Si, selon les prévisions de la convention du 18 avril, on se borne à une route carrossable entre Dissentis et Olivone, les rails s’arrêtant du côté de la Suisse et de l’Italie en ces deux points, la situation ne sera pas meilleure, dans le cas même où l’on se déciderait pour un tracé bas par la Greina car cette route n’aiderait pas