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obligé du passage, par ses murs, du trafic de avec l’Europe Gènes et Venise, mais pour obtenir la satisfaction de ses propres besoins qui sont de premier ordre. Milan est, entre toutes les villes de l’Italie, le plus grand centre de richesse et d’activité. A ce titre, cette ville est appelée à féconder le mouvement commercial du pays tout entier. Or la première nécessité dans le choix d’un passage à travers les Alpes suisses, pour un chemin de fer, c’est de desservir le mieux possible les relations de Milan avec la Suisse, la France, la Belgique, la Hollande et les provinces du Rhin allemand, car c’est avec ces contrées que Milan est en rapport d’échange et de commerce, et non avec l’est de l’Europe. A ce point de vue, le fait le plus grave, le plus récent aussi, dans l’ère si nouvelle de l’unité italienne, ce sont les combinaisons qui viennent de surgir pour accélérer l’achèvement des lignes de chemins de fer qui, de Milan, vont, par Plaisance, Parme, Bologne et Ancône, prolonger le réseau méridional de l’Italie jusqu’à Otrante, à l’extrémité de l’Adriatique. Milan devient par cette ligne le nœud, le lien des rotations de l’Europe occidentale avec le midi de l’Italie.

Voilà à notre sens, l’influence qui devait dominer les vues de la commission, parce qu’elle exprime le changement notable qui s’accomplit comme une conséquence nouvelle de la constitution géographique du royaume italien. On peut donc être surpris que les motifs exposés par M. le Ministre,