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concessionnaire de cette ligne, le Gouvernement italien compte évidemment sur le raccordement par le Vorarlberg, et il est permis de supposer qu’il agirait autrement s’il prévoyait le maintien de l’opposition autrichienne.

En présence d’une simple incertitude, il nous semble téméraire de s’engager dans une entreprise si colossale, avant d’être fixé sur ce point capital.

Bien que le Vorarlberg fasse partie de la Confédération germanique, il ne faut pas oublier que l’action souveraine de l’Autriche pourrait s’exercer pour interdire un jour 1&circulation sur le chemin de fer, aussi bien qu’elle s’exerce aujourd’hui pour empêcher son établissement.

Supposons toutefois que l’Autriche cède enfin, et consente à la jonction de la ligne bavaroise avec celle de l’Union-Suisse ; une nouvelle guerre survenant avec l’Italie, l’Autriche, intéressée à affaiblir son ennemie. consentira-t-elle à laisser passer sur son propre territoire les matériaux que la guerre exige de la fonte, du fer et du bronze, pour fabriquer des boulets et des armes ?

N’allons même pas jusque-là. Supposons une simple crise politique dans les rapports entre l’Italie et l’Autriche les relations commerciales de l’Allemagne avec l’Italie ne seront elles pas compromises, suspendues peut-être, à cause de l’incertitude qu’éprouveront les expéditeurs quant à la liberté du transit par le Vorarlberg ?