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IV.


DE LA RÉSISTANCE AU FROID ET À LA CHALEUR



L’atmosphère est sans cesse le théâtre de nombreuses variations de température. Il est vrai que la plupart du temps, ces changements ne sont que passagers et pour ainsi dire sans influence sur l’économie animale ; mais il peut arriver qu’ils soient persistants et qu’ils dépassent les limites ordinaires. C’est alors qu’ils sont à redouter, car ils modifient le jeu de toutes les fonctions et en annulent même quelques-unes. Nous en avons eu de fatals exemples au commencement de ce siècle, et l’histoire n’a pas encore oublié les tristes effets du froid sur notre malheureuse armée de 1812 dans sa retraite de Moscou ; le thermomètre marquait alors 35° au-dessous de O.

Les températures extrêmes ont donc une influence redoutable, désastreuse même, sur les sujets qui y sont exposés. Voyons quels sont les moyens qu’emploie l’organisme pour résister à cette cause perturbatrice et la combattre.


§ I. De la résistance au froid.



On peut dire d’une manière générale, que presque tous les animaux à sang chaud vivent dans des milieux dont la température est inférieure à celle de leur corps. Ils perdent par conséquent, par le rayonnement, une partie de la chaleur qu’ils dégagent, de manière à présenter à peu près toujours une température uniforme et constante. C’est ce qui se passe à l’état ordinaire. Mais, lorsque cette température extérieure baisse de plusieurs degrés, le rayonnement devient nécessairement plus considérable, et l’animal est