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plus lentement que les mammifères, meurent si rapidement, cela peut dépendre de ce que, proportionnellement au volume du corps, ils introduisent plus d’oxygène dans leurs poumons à chaque inspiration.

Jusqu’ici nous n’avons considéré que le manque d’alimentation. Voyons quand elle est donnée avec abondance. (Nous parlons toujours, bien entendu, d’une alimentation type, c’est-à-dire dans laquelle les éléments hydro-carbonés et les éléments azotés sont combinés dans les proportions ordinaires :: 4 : 1). L’oxygène introduit dans l’organisme brûle tout ce qu’il peut de matières hydro-carbonées, et la chaleur animale est portée à son plus haut degré. Le reste est déposé dans les tissus sous forme de graisse.

On a cependant remarqué que chez un animal gras, très pléthorique, la température extérieure est plutôt diminuée qu’augmentée. Cela peut s’expliquer par la mauvaise conductibilité de la graisse comprise entre la peau et les tissus sous-jacents. Il ne doit pas en être ainsi pour la température des organes intérieurs.

Après chaque repas, M. Gierse a constaté que la température du corps variait de quelques fractions de degré. Ainsi, chez l’homme, il l’a vue s’élever rapidement de 36°8 à 37°4 aussitôt après le déjeuner.

Tel est le rôle que joue l’alimentation dans l’économie animale. Il est très complexe ; c’est ce qui a fait dire à M. Chossat que l’animal mal nourri meurt non-seulement de faim, mais encore de froid.

Puisque nous sommes sur l’alimentation, nous ne pouvons passer sous silence les différends qui se sont élevés dans ces derniers temps entre les divers auteurs, sur la nature de l’alimentation, dans ses rapports avec le sujet que nous traitons.