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lahabad qui accordait à l’empereur les deux provinces maintenant cédées au visir. Hastings répliqua « que ces provinces n’avaient été d’abord cédées à l’empereur que pour ses propres dépenses, que lui-même les avait cédées aux Mahrattes, mais que la Compagnie ne pouvait pas souffrir des voisins aussi dangereux ; qu’en admettant qu’il fut contraire au traité de prendre ces provinces à l’empereur, il ne l’était nullement de les arracher aux mains des Mahrattes ; que les sunuds, pour le dewany, qui avaient fait la base du traité en question, né dépendaient en rien de la possession de Corah et d’Allahabad par l’empereur. » — « Ces sunuds, interrompit le général, nous ne tarderons pas à les voir dans les mains des nations étrangères. » — « Qu’importe ! reprend Hastings ; ce n’est pas le manque des sunuds de Shah-Alaum qui a déconcerté les projets du duc de Choiseul ; ce ne sont pas eux qui nous défendront contre les Mahrattes. C’est l’épée qui nous a donné l’empire du Bengale, c’est à elle à nous le conserver ; et s’il arrive, ce que Dieu veuille empêcher ! que cet empire nous échappe, ses nouveaux maîtres n’auraient pas d’autre droit que celui-là. Des évènements survinrent qui arrêtèrent ces oiseuses discussions.

Le 18 novembre, le conseil reçut une lettre du visir : cette lettre donnait avis que les Rohillas menaçaient de prendre possession d’Etawah et du reste de la contrée appartenant aux Mahrattes dans le Doab. On appelle ainsi, dans la langue du pays,