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vos agents ; vous anéantissez, vous proclamez bien haut cette annulation, et cependant vous ne substituez rien à ce que vous détruisez. Supposez-vous qu’un pouvoir véritable puisse exister dans vos conseils, eux qui n’ont aucune faculté d’action et ne possèdent qu’une obéissance passive à vos ordres ? Je n’ai donc plus qu’à arriver à l’objet que je me proposai en commençant cette lettre : c’est-à-dire à vous prier bien positivement de vouloir bien obtenir du ministère la nomination de mon successeur au gouvernement du fort William. Je viens vous déclarer ma ferme intention de quitter mes fonctions aussitôt qu’il me sera permis de le faire sans préjudice pour vos intérêts, c’est-à-dire en vous laissant le temps nécessaire pour arrêter votre choix sur la personne qui devra me succéder. Je dois ajouter cette restriction : c’est que s’il arrivait que vous vous décidassiez, pendant cet intervalle, à la restauration de Cheyte-Sing à la zemindarie dont il a été dépossédé, et que votre conseil consentît à exécuter cet ordre, je suis résolu à quitter mon poste et votre service immédiatement, sans aucun délai. Je désire sincèrement que mon successeur, quel qu’il puisse être, soit à même de posséder le pouvoir nécessaire à l’accomplissement de ses fonctions ; je désire aussi qu’il jouisse de la confiance et de l’appui de ceux qui, l’ayant choisi, doivent se trouver intéressés à ses succès. »

Le bon accord subsistait moins que jamais, en effet, entre la cour des directeurs et le gouverne-