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enhardie pour toujours dans l’avenir si les indigènes se mettaient une fois dans la tête qu’ils pussent avoir raison devant la cour des directeurs contre le gouvernement. « Si les Begums, disait Hastings, pensent avoir été tellement maltraitées qu’elles doivent en appeler à un tribunal d’étrangers ; s’il est vrai qu’elles veuillent citer devant ce tribunal un homme qui est leur fils et leur petit-fils ; s’il est vrai qu’elles veuillent en appeler à la justice de ceux qui n’ont été que les instruments du tort dont elles se plaignent, laissons-les du moins se décider par leurs propres sentiments, laissons-les énoncer leurs griefs avant de leur en offrir le redressement. Sans doute, elles n’ont aucun besoin d’être excitées à cela. En parlant ainsi, je me flatte de ne m’écarter en rien des exigences du langage officiel. Mais il convient à la majesté de la justice qu’elle ne soit approchée qu’avec sollicitations ; elle ne doit pas descendre à faire elle-même des offres, s’abaisser en venant indiquer elle-même les torts qu’il s’agit de redresser. Encore moins doit-elle parler de châtiment avant le jugement, avant même l’accusation. »

Le grand but que se proposaient les Anglais dans leurs rapports avec le nabob était d’en obtenir le paiement de ce qu’il leur devait ; mais le pays était tellement appauvri, administré par des gens tellement incapables, qu’il n’y avait aucun espoir que ce paiement fût jamais fait. Comme remède à ce dernier inconvénient, la présidence de Calcutta