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fort loin ; malgré ces armes dangereuses, dont ils se servaient avec adresse et courage, ils furent repoussés. Les mêmes tentatives, plusieurs fois renouvelées, n’eurent pas davantage de succès ; mais ces revers ne produisaient en Tippoo ni abattement ni découragement ; c’étaient, au contraire, comme autant d’aiguillons qui l’excitaient à de nouveaux et plus grands efforts. D’un autre côté, les fatigues et les maladies sévissant de plus en plus contre cette brave garnison, l’affaiblissaient cruellement. Elle en était réduite à de cruelles extrémités, lorsque arriva la nouvelle de la paix récemment conclue entre la France et l’Angleterre. Les Français au service de Tippoo reçurent en même temps la défense formelle de coopérer plus long-temps avec ce dernier ; l’envoyé français fit dès ce moment tous ses efforts pour opérer une pacification. Plusieurs suspensions d’armes furent employées à des négociations ; elles n’aboutirent d’abord à aucun résultat ; et, à chaque rupture, Tippoo reprenant les travaux du siège, les poussait avec une nouvelle ardeur. Dans ces occasions les sentinelles indoues avaient, à l’égard des Anglais, un procédé d’une courtoisie qu’on pourrait appeler chevaleresque : lorsqu’elles recevaient l’ordre de recommencer le feu, elles ne manquaient jamais de faire signe aux Anglais de se mettre à couvert.

Les négociations traînèrent jusqu’au 8 août 1783, où une cessation d’hostilité fut enfin convenue pour durer jusqu’à la conclusion d’un traité défi-