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voltés. Dans une lettre de la présidence, Fullarton assignait comme la cause principale de cet esprit d’insubordination la conduite oppressive et tyrannique des agents de la Compagnie ; cependant il faisait une éclatante exception en faveur du fameux Mahomet-Jussouf : « Tandis qu’il gouvernait ces provinces, dit Fullarton, toute son administration manifestait de la vigueur et de l’énergie ; sa justice était hors de question, sa parole inviolable, ses mesures si bien conçues et si bien exécutées qu’aucun moyen d’échapper au châtiment n’existait pour le coupable. Je crois, concluait Fullarton, que la sagesse, la vigueur et l’intégrité n’ont jamais brillé chez aucun autre homme avec plus d’éclat. »

Après avoir reçu des renforts de Cuddalore dans le mois d’août, Fullarton se mit en marche du côté de Mysore. Les instructions de la présidence lui ordonnaient de ne rien tenter jusqu’à la conclusion des négociations alors entamées avec Tippoo. Le 18 octobre, les vivres de son armée touchaient au moment d’être épuisés ; il apprit alors que Tippoo venait de renouveler les hostilités contre Mangalore. Long-temps Fullarton avait médité une entreprise contre Seringapatam ; toutefois il n’avait pas osé la tenter, parce qu’il n’avait pas entre les mains de place assez forte pour lui servir d’entrepôt sûr, ou bien de point de retraite en cas de revers. Par cette raison, il se détermina à marcher sur Palacatchéry, l’une des plus fortes places de l’Inde ; elle commande un des passages importants