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fit, au contraire, tous ses efforts pour les garantir des outrages de la soldatesque et de cette multitude désordonnée qui suit les camps. Tout impuissants que furent ses efforts, l’historien aime à lui en tenir compte. L’argent trouvé dans le fort ne s’éleva qu’à la somme de 2,327,813 roupies : c’était peu de chose, comparé aux trésors que les Anglais se flattaient de trouver amoncelés chez le rajah ; cette somme n’était guère, en définitive, que ce qui lui était absolument nécessaire pour défrayer ses dépenses courantes, acquitter son tribut à la Compagnie, etc. De la lettre de Hastings où il exprimait ses craintes que les princesses, se retirant librement, ne privassent les vainqueurs du butin auquel ils avaient tant de droit, l’armée conclut que la totalité du butin lui appartenait ; mais le gouverneur-général expliqua ses paroles, modifia ses expressions ; il fit tous ses efforts pour recouvrer une partie des dépouilles et les appliquer aux besoins de plus en plus pressants du gouvernement. Officiers et soldats se refusèrent à restituer ce dont chacun s’était emparé alors. Il s’efforça de le ravoir sous la forme de prêt, et demanda que cet argent fût prêté à la Compagnie, qui reconnaîtrait la dette par des billets, paierait les intérêts des sommes prêtées, etc. On fut sourd à ces instances. Hastings se vit de la sorte privé des ressources pécuniaires qu’il s’était flatté de trouver dans la capture des trésors du rajah ; jusque-là cette expédition, loin de fournir de nouvelles ressources à la