Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/310

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nement suprême eut recours à tous les moyens qu’il put imaginer pour se procurer de l’argent. Le gouverneur-général proposa qu’une réquisition fût faite au rajah pour l’entretien de trois bataillons de Cipayes pendant la durée de la guerre : c’était une dépense évaluée à 5 lacs de roupies. Le conseil, en raison de la difficulté du temps qui ne laissait que ce moyen de se procurer cet argent, accueillit cette proposition ; il ajoutait, toutefois, qu’il ne se reconnaissait pas le droit d’ajouter dans l’avenir aux engagements pris par le rajah. À la signification qui lui fut faite de cette exigence, ce dernier, tout en protestant de son dévouement à la Compagnie, s’efforça d’obtenir une diminution sur la somme exigée ; il finit par l’accorder tout entière, mais en déclarant que ce n’était que pour une année. Warren Hastings, piqué peut-être de cette clause restrictive, insista pour que la totalité de la somme fût du moins comptée en une seule fois. Le rajah, en apprenant l’exigence de Hastings, allégua sa pauvreté, demanda d’abord beaucoup de temps, enfin se rabattit sur un délai de six à sept mois. Non seulement le gouverneur-général ne voulut pas acquiescer à cette demande, mais il s’en offensa. Le conseil suprême se décida à envoyer à Benarès un agent avec la mission de sommer le rajah de solder l’argent qui lui était demandé dans un délai de cinq jours ; tout retard dans le paiement au-delà de ce délai serait considéré comme un refus absolu de paiement. Cette sommation faite, l’en-