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rent se saisir. Benarès était le principal siège de la religion et de la science de l’Indostan ; à la première période des invasions musulmanes, elle continua de demeurer sous le sceptre des princes indous : c’était un objet de pèlerinage et de vénération pour tout adorateur de Brahma. Alors elle passa, ainsi que le district qui l’environnait, sous la domination du nabob d’Oude. Sous cette domination nouvelle, à l’exception du droit de battre monnaie en son nom, prérogative long-temps inaliénable de la souveraineté, et du droit de rendre justice criminelle usurpé par le nabob d’Oude, son rajah jouissait, dans l’étendue de sa domination, de tous les privilèges de la toute-puissance. En 1764, à l’époque où la guerre éclata entre les Anglais et le subahdar d’Oude, Bulwant-Sing était ce rajah ; à cela près d’un tribut annuel, il était presque entièrement indépendant de ce puissant subahdar. Mais comme ce dernier méditait déjà la conquête de Benarès, le rajah aurait vivement désiré voir l’autorité des Anglais substituée dans Oude à celle du subahdar, qu’il craignait et haïssait. Il offrit aux Anglais de les assister ; il demandait à tenir le pays à leur égard dans les mêmes termes de sujétion que ceux qu’ils auraient imposés au subahdar. Il rendit effectivement de grands services aux Anglais, la cour des directeurs lui en exprima sa reconnaissance. À la paix, le rajah fut garanti de la vengeance du nabob par un article spécial du traité. Bulwant-Sing mourut en 1770 ; le visir fit aussitôt de grandes dispo-