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plaine. L’armée anglaise, formée sur deux lignes, continue à s’avancer en ordre de bataille ; à l’aide de son artillerie, elle écarte promptement ce nuage de cavalerie qu’elle avait devant soi ; en s’écartant il laisse voir une ligne de redoutes à cheval sur la route où marchaient les Anglais. Derrière cette ligne, la débordant par la droite et la gauche, et s’étendant à perte de vue, se trouvait l’infanterie mysoréenne. À huit heures, l’artillerie des redoutes commence à tirer, mais de trop loin pour que les effets en fussent meurtriers. Hyder se tenait immobile : son projet était évidemment de combattre dans la position où il se trouvait ; les Anglais ne pouvaient l’aborder qu’après avoir essuyé le feu de son artillerie, et il espérait les faire charger avec succès par sa cavalerie dans le premier moment de désordre qui en serait résulté. Le général anglais, comprenant ce danger, à son tour demeure immobile ; il espère que cette inaction forcera Hyder à renoncer à ses projets et à prendre lui-même l’offensive. Il réunit en un conseil de guerre ses principaux officiers. Le champ de bataille n’était pas favorable aux Anglais : à droite était la mer, à gauche des collines sablonneuses difficiles à traverser, en avant les batteries ennemies dont le feu ne pouvait manquer de devenir très meurtrier si l’on s’avançait directement ; enfin, quatre jours de vivres portés par les soldats étaient les seules ressources de l’armée. Le conseil durait encore, lorsqu’un officier envoyé en reconnaissance