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Sir Hector, après avoir laissé ses malades et ses blessés dans ce dernier endroit, se mit en marche le 13, à six heures du matin, pour le mont Saint-Thomé. La nouvelle de la destruction du détachement du colonel Baillie et de la retraite de l’armée jeta dans Madras l’alarme et la consternation. Madras était dénuée de vivres, d’argent, d’armes ; elle eut à trembler pour son existence ; si Hyder se fût présenté sous ses murs, nul doute qu’il ne s’en fût emparé sans coup férir. Mais ce dernier était alors tout préoccupé de la nécessité de s’emparer d’Arcot ; il n’abandonna pas ce projet lorsque les circonstances avaient changé, sachant au besoin maîtriser et gouverner son impétuosité naturelle. L’armée anglaise, après avoir fait 36 milles, le 14, sans s’arrêter, sans prendre aucune nourriture, vint camper le 15 dans les environs de Marmelony, village à 6 milles de Madras ; elle devait attendre dans cette position les décisions du conseil suprême du Bengale.

À cette époque, les dissensions de ce conseil menaçaient la puissance anglaise d’un danger non moins considérable que l’invasion de Hyder ; elle avait récemment abouti à une crise importante. Le 20 juillet, à propos d’un sujet assez insignifiant, M. Francis lut la minute d’un règlement d’administration qu’il comptait présenter aux délibérations du conseil. Warren Hastings, après quelques objections, prononça ces paroles : « Je ne saurais croire aux promesses de sincérité de M. Francis,