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Hyder, afin d’intercepter ses convois ; il manœuvra pour atteindre ce but, mais avec lenteur indécision. Hyder, qui visitait le Carnatique le fer et la flamme à la main, n’en était pas moins considéré par le peuple comme une sorte de libérateur : les petits princes qui possédaient le Carnatique, sous la suprématie anglaise, opprimaient cruellement le peuple ; ils étaient détestés ; leurs sujets accueillaient partout avec joie l’espérance d’un changement quelconque de domination. Hyder profitait avec habileté de ces dispositions des esprits. Il savait à point nommé tous les mouvements de ses ennemis, il pouvait compter tous leurs pas ; parmi les indigènes, c’était à qui lui donnerait le premier l’avis le plus important. Au contraire, les mouvements que le colonel Cosby croyait avoir le mieux réussi à cacher étaient aussitôt dévoilés ; la nouvelle en volait, pour ainsi dire, de village en village, à travers des espaces immenses. Étonné de ce qui se passait autour de lui, Cosby en rendait compte en ces termes à la présidence : « Il n’y a aucun doute que Hyder a trouvé quelques moyens de s’attacher les habitants. Mes espions m’ont dit que la nouvelle de ma marche de Thiagar a été communiquée sur tout le chemin de village en village jusqu’à Trinomaly ; et hier, dans ma marche, de Tricaloor, le pays étant extrêmement boisé, nous avons été assaillis à différents endroits par des gens armés de fusils, rassemblés, je le suppose, des villages voisins par les