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prétend, de son côté, qu’essayer de se faire une retraite de vive force, c’est vouloir l’entière destruction de l’armée. Un brave officier, le capitaine Hartley, invoque des mesures plus énergiques ; il répond de ses hommes et offre un plan de retraite qu’il propose d’effectuer. Mais, dans ces moments de découragement, ce sont les conseils pusillanimes, quoiqu’au fond les plus dangereux, qui ne manquent pas de prévaloir. On se résigna donc à accepter les conditions qu’il plairait aux Mahrattes d’imposer ; par un nouveau traité, les Anglais cèdent les acquisitions de territoire faites par eux dans ces provinces depuis leur traité avec Madhoo-Row en 1756 ; ils abandonnent Baroach à Scindia, et lui livrent Ragobah ; enfin, deux Anglais de distinction demeurent en otage jusqu’au parfait accomplissement de toutes ces conditions. La présidence de Bombay, refusa de ratifier ce traité et ce refus fut approuvé par le gouvernement suprême. La cour des directeurs non seulement le blâma vivement, mais elle renvoya du service les deux officiers qui avaient successivement commandé le détachement. L’un des membres civils du comité était mort, le survivant fut destitué de ses fonctions de membre du conseil du gouvernement de Bombay et de membre du comité de gouvernement.

Le détachement parti du Bengale s’était avancé jusqu’à Chatterpore, une grande ville du Bundelcund, dans les premiers jours de juin ; il s’y arrête jusqu’au milieu d’août pour laisser passer la