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seil qui avaient voté avec lord Pigot. Toutefois elle s’arrêta là, sans oser poursuivre la mesure dont la discussion au sein du conseil avait été la première origine de tout ce désordre ; après avoir voté que la moisson sur pied au moment de la restauration du rajah appartenait au nabob, qu’il pouvait donner une assignation sur cette moisson, elle n’osa pas troubler le rajah dans la jouissance de sa possession. La dette, vraie ou fictive, réclamée par Benfield ne fut point acquittée. Quant à lord Pigot, on lui témoigna tous les égards compatibles avec une surveillance rigoureuse, mais la majorité du conseil persista dans ces mesures.

Peu de nouvelles de l’Inde excitèrent plus d’intérêt et piquèrent plus vivement la curiosité, non seulement des actionnaires de la Compagnie, mais de la nation entière, que celle du dernier événement de Madras. Dans la cour des directeurs, les voix étaient balancées entre lord Pigot et la majorité du conseil. Une cour générale des propriétaires fut convoquée le 26 mars 1777 ; une majorité de trois cent quatre-vingt-deux voix contre cent quarante se prononça en faveur de lord Pigot. La cour des directeurs fut invitée à prendre les mesures nécessaires pour sa réintégration au fauteuil de la présidence ; il lui fut, de plus, enjoint de faire faire une enquête sur la conduite des principaux acteurs de cette révolution. Sur cette invitation, la cour des directeurs s’étant assemblée, adopta la