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nibles et fatigantes avaient à jamais détruit sa santé. Dans la session suivante, quelques nouveaux efforts furent tentés pour mettre en avant une accusation dirigée contre sa dernière administration ; ils étaient trop faibles pour produire quelque impression sur le public, cependant il s’en irrita, comme on le fait d’une piqûre même après une large et profonde blessure. Il s’éloigna de plus en plus de la société, se renferma chaque jour davantage en lui-même, cessa presque toute correspondance. Il devint indifférent aux jouissances d’une immense fortune, aux soins de sa famille qu’il avait pourtant tendrement aimée. À peine était-il au-delà de la période moyenne d’une vie active ; mais la résidence dans l’Inde, ses fatigues de corps et d’esprit, le souvenir toujours plus cuisant de l’enquête parlementaire, avaient ruiné sa constitution ; il souffrait d’une maladie de foie, dont les violentes attaques étaient suivies de spasmes longs et douloureux. L’opium lui servait à les modérer, secours dangereux en ce qu’il ne soulage le présent qu’aux dépens de l’avenir. Lord Clive en avait poussé loin l’usage : peu de temps après son second retour au Bengale, il écrivait au chef de factorerie de Patna pour lui en demander cinq ou six livres du plus pur ; c’est uniquement pour mon usage personnel, disait-il. À la fin de l’année 1774, un violent retour de cette maladie lui fit employer, et peut-être exagérer son remède ordinaire ; mais les excessives douleurs provenant des pierres qui se formaient dans le foie,