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ployaient ; or, n’était-il pas absurde que les gérants d’une fortune devinssent indépendants du plus grand nombre des propriétaires de cette fortune. De quoi s’agissait-il au fond ? de la gestion d’une fortune indivise entre un grand nombre de co-propriétaires, comment donc admettre que la majorité de ces derniers n’eût aucun contrôle sur la nomination du gérant de cette fortune ? Les nouveaux directeurs, disait-on encore, allaient se trouver plus à même que jamais de soigner leurs intérêts aux dépens des propriétaires ; l’influence ministérielle sur les affaires de la Compagnie ne pouvait manquer de s’accroître par la diminution du nombre des votants ; l’impossibilité où se trouvait la Compagnie de punir ou de récompenser ses délégués, tandis que le ministère avait mille moyens de faire l’un et l’autre, livrait nécessairement les affaires de l’Inde aux mains de tous les ministres présents et à venir. On ajoutait que le gouvernement tout entier des établissements dans l’Inde était enlevé à la Compagnie et transféré à la couronne par l’institution d’une présidence générale dont tous les membres pour la première fois seraient nommés par le parlement, puis après cela par la couronne ; qu’enfin, bien que la Compagnie fût ainsi privée de toute autorité sur ses employés, elle n’en était pas moins dans l’obligation de leur payer les salaires qui paraîtraient convenables au ministère. Ces considérations furent souvent présentées aux deux chambres du parlement. La Cité de Londres, la