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Les vieux égyptiens vénéraient fort les morts ;
Ils avaient même l’art de soustraire les corps
Au travail dévorant de la faux de Saturne.
Ils ne les mettaient point en cendres, dans une urne,
Comme le pratiquaient les austères Romains ;
Mais, les débarrassant des organes humains
Corruptibles, de baume et de fins aromates
Ils les bourraient et, par ces choses délicates,
Dans le rose granit d’un monument sculpté
Leur conservaient longtemps air de vitalité.
Ce secret ne s’est point tout à fait en nos âges
Perdu. Non ; de nos jours d’habiles personnages
Ont acquis du renom dans cet art sépulcral,
Et l’on peut, entre tous, citer Monsieur Gannal.