Page:Barbier - Satires et Chants, 1869.djvu/264

Cette page n’a pas encore été corrigée

Là passe le torrent de leur littérature
En incroyable histoire, en lubrique aventure ;
Et quand l’invention manque et les laisse à plat,
Aux personnalités leur esprit se rabat.
Que d’éreintés alors ! Tout le monde factice
Qu’ils fréquentent, rivaux de plume et de coulisse.
Est d’abord le sujet de leurs lazzis mordants ;
Puis ils frappent ailleurs, et le fiel de leurs dents
Souvent monte imprimer d’affreuses marques noires
Aux respectables fronts de nos plus chères gloires.
Sans réponse pourtant ces venimeux discours
Et ces méchants brocards ne restent pas toujours :
Il arrive parfois qu’un homme de courage
Se lève et, l’arme en main, réprime leur verbiage
En leur flanquant sans art quelque coup bien planté
Qui remet les rieurs soudain du bon côté.

Mais c’est assez parler de cette aimable engeance,
Finissons... j’ai voulu montrer que la semence
De ces fiers capitans que Callot burina
Et que le bon Régnier dans sa verve oublia,
N’est pas toute perdue, et qu’il nous reste encore
Quelques échantillons du genre matamore.


Publié en 1862.