Page:Barbier - Satires et Chants, 1869.djvu/165

Cette page n’a pas encore été corrigée


Pagolo Orsini.
N’étant pas déployée, il serait difficile
d’en compter les soldats, mais nous allons bien
voir...

hé, hé ! Vitellozo, vous ne nous dites rien.

Vitellozo.
Ma foi, je n’ai, seigneur, rien de bon à vous dire.

Pagolo Orsini.
Comme vous êtes pâle ! Auriez-vous froid ?

Vitellozo.
Peut-être ; quoique doublé de vair, ce manteau
n’est pas chaud ; j’aurais mieux fait,
je crois, de prendre mon armure.

Pagolo Orsini.
Allons donc ! Vitelli, point ne vous reconnais,
vous si brave et si ferme. -ah ! Qu’avons-nous à
craindre !

Vitellozo.
C’est à votre désir, votre excitation,
que j’ai quitté mon fief pour me rendre en ces
lieux, mais, par le corps du Christ ! Comme je m’en
repens !

Pagolo Orsini.
N’avons-nous pas nos gens et puis Liverotto
pour nous mettre à l’abri de toute noire embûche ?

Vitellozo.
Oui, mais ce que je sais, c’est que j’aimerais
mi