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mbrage.
D’abord j’ai renvoyé très-ostensiblement
le secours que m’avait fourni le roi de France,
tout en me réservant des forces respectables,
dix mille fantassins et deux mille chevaux
que dans Sinigaglia je compte faire entrer.
Mais, encore une fois, les trouverai-je là
tous ces vieux batailleurs : Gravina, Vitelli,
et messer Olivier ? -de fait, ils ne sont pas
comme ce jeune chien de Pagolo qu’on prend
avec quelques ducats, un rendez-vous de femme.
Ils ont le nez plus fin, ils sont plus clairvoyants,
Vitellozo surtout, ce coquin de renard.
Si je puis l’attraper, ainsi que Gravina
et toute sa portée, ah ! Quel coup de filet !
Les oursins abattus, qui nous ferait obstacle !
Mon père et moi régnons seuls et nous gouvernons,
lui le spirituel et moi le temporel...
Italie ! Italie ! ô splendide royaume,
heureux qui te tiendra tout entier dans la main !
Mais mon cerveau se perd en trop hautes pensées,
à de moindres succès rabattons notre espoir ;
sais-je pas seulement si j’obtiendrai réponse !
Bon ! Au dehors j’entends comme un bruit de cheval
qui hennit et s’arrête... eh bien ! Qu’est-ce,
Agapit ?

Agapit.
Une lettre venant de Sinigaglia même.

César.
C’est bien ; retire-toi, mais ne t’éloigne pas.

Agapit sort.

cette lettre en mes doigts brûle comme un tiso