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oldats, ramenant le podestat.
illustres commandants, vous aviez à cet homme
accordé quelque temps, afin de nous trouver
ce qu’il nous faut... eh bien, le gueux nous a
bernés.

Il nous a promenés de maison en maison,
et partout on nous a jeté ce mot : néant.
Seigneurs, ne faut-il pas le pendre ?

Vitellozo.
Assurément.

Le Podestat.
Mes bons et chers seigneurs, j’embrasse vos
genoux ;
vous ne causerez pas le trépas d’un pauvre homme,
pillé, mangé, rongé, dévoré jusqu’à l’os ;
vous les amis du duc, le bon seigneur d’Urbin.

Pagolo Orsini.
Nous les amis du duc ! Que veut dire ce rustre ?
Oui, c’est la vérité, la pure vérité.
Les Borgia m’ont tout pris, les infâmes, les
gueux ; ils ont même enlevé mes filles et ma femme.

Pagolo Orsini.
Ah çà ! Fils de païen, parle mieux des Borgia,
car nous sommes très-bien avec eux et venons
remettre le pays aux mains du duc César.

Le Podestat.
Comment ! Mais tout à l’heure... est-ce donc que je
rêve ?

Le Duc.
Assez, assez, vieillard ; -taisez vous et