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celles du cardinal. -ils sont d’avis, tous deux,
de suspendre le siége et d’écouter César ;
il demande la paix, fait des concessions.

Vitellozo.
Le tigre devient chat et nous donne la patte !

Le Duc.
Très-humblement encor.

Vitellozo.
Bon, bon, qu’on la lui prenne ;
il se refera tigre et nous étranglera,
c’est moi qui vous le dis.

Le Duc.
Seigneur de Castello,
croyez-vous donc qu’il soit aisé de nous tromper,
facile d’abuser des routiers tels que nous ?

Vitellozo.
J’en connais de plus fins dupés par ce chat-tigre.
Pour moi, ce que je sais et je vois de plus clair,
c’est que nous avons mis ses troupes en déroute,
pris son artillerie et ses deux généraux,
et que, pour le moment caché dans Imola,
le grand César en est réduit à la parole.
Souvenons-nous, ami, des faits de la Maggione ;
nous devons, c’est juré, le poursuivre sans trêve.

Le Duc.
C’est vrai, mais après tout si les Bentivogli,
Petrucci, Baglioni désarment et nous quittent,
mon cher Vitellozo, que ferons-nous sans eux ?