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de Florence !
Ah ça, j’espère bien que ces républicains
ne m’abandonnent pas... dis-lui qu’il peut entrer.
le page sort et amène l’ambassadeur.

Macchiavelli.
Monseigneur, devant vous humblement je m’incline.

César.
Soyez le bienvenu, messer ! Quelles nouvelles
heureuses du côté de votre république ?

Macchiavelli.
Monseigneur, de sa part je viens vous apporter
force remercîments, force offres de service.

César.
Je les reçois avec un sensible plaisir.
Mais veuillez vous asseoir, ser Nicolo, nous sommes
de vieux amis, déjà... parlez, je vous écoute.

Macchiavelli.
Nos illustres seigneurs m’ont chargé de vous dire,
excellence, qu’ils sont très-touchés du service
que vous venez de rendre à notre république,
en faisant rétablir aux mains de nos marchands
les draps que ceux d’Urbin avaient sans aucun droit
retenus ; en retour, je dois vous prévenir
que les confédérés ont dépêché vers eux
un député chargé d’une offre d’alliance.
Mais à l’offre, seigneur, tous, ils ont répondu
qu’ils voulaient demeurer en bonne intelligence
avec le pape, ainsi qu’avec César Borgia,
et surtout conserver le lien d’amitié
qui depuis si longtemps les unit à la France.