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LA CUVE.

 
Il est, il est sur terre une infernale cuve,
On la nomme Paris ; c’est une large étuve,
Une fosse de pierre aux immenses contours
Qu’une eau jaune et terreuse enferme à triples tours ;
C’est un volcan fumeux et toujours en haleine
Qui remue à longs flots de la matière humaine ;
Un précipice ouvert à la corruption
Où la fange descend de toute nation,
Et qui de temps en temps, plein d’une vase immonde,
Soulevant ses bouillons déborde sur le monde.

Là, dans ce trou boueux, le timide soleil