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Et comme une ceinture enveloppant le monde
         Dans le bruit de ses mille échos ;
Le spectacle divin des sombres injustices,
         Devant son visage en courroux,
Brisant les instruments des horribles supplices,
         La hache et les sanglants verrous ;
L’harmonieux concert des villes et des plaines
         Célébrant ses dons précieux,
Et le chœur des beaux-arts et des sciences vaines
         Chantant la paix fille des cieux :
Tout en elle vous charme et vous remplit d’ivresse,
         Et retrouvant l’antique ardeur,
Comme un fougueux coursier, d’amour et de tendresse
         Quatre fois bondit votre cœur ;
Et chacun de bénir la jeune créature
         Et l’heure où, plein d’un grand désir,
Tu fis, ô Gutenberg ! à la race future
         Le don d’un sublime avenir.
Mais si, pour contempler de plus près ton ouvrage,
         Pour voir ta fille en son entier,