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III


Ô Corse à cheveux plats ! Que ta France était belle,
        Au grand soleil de messidor !
C’était une cavale indomptable et rebelle,
        Sans frein d’acier ni rênes d’or ;
Une jument sauvage à la croupe rustique,
        Fumante encor du sang des rois,
Mais fière, et d’un pied fort heurtant le sol antique,
        Libre pour la première fois :
Jamais aucune main n’avait passé sur elle
        Pour la flétrir et l’outrager ;
Jamais ses larges flancs n’avaient porté la selle
        Et le harnais de l’étranger ;
Tout son poil reluisait, et, belle vagabonde,
        L’œil haut, la croupe en mouvement,
Sur ses jarrets dressée, elle effrayait le monde
        Du bruit de son hennissement.
Tu parus, et sitôt que tu vis son allure,