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Sur vos planches de bois arpentez l’univers ;
Cherchez au loin le vin et le libertinage,
Et, passant par la France, allez voir à l’ouvrage
Sur son rouge établi le sombre menuisier
Travaillant un coupable et le rognant d’un pied ;
Semez l’or et l’argent comme de la poussière ;
Pour vos ventres blasés fouillez l’onde et la terre ;
Inventez des plaisirs de toutes les façons,
Que l’homme et l’animal soient les sanglants jetons,
Et les dés palpitants des jeux épouvantables
Où viendront s’étourdir vos âmes lamentables ;
Qu’à vos ardents regards, sous des poings vigoureux,
Les hommes assommés tombent comme des bœufs,
Et que, sur le gazon des vallons et des plaines,
Chevaux et cavaliers expirent sans haleines ;
Malgré vos durs boxeurs, vos courses, vos renards,
Sous le ciel bleu d’Espagne ou sous les gris brouillards,
Et le jour et la nuit, sur l’onde, sur la terre,
Je planerai sur vous, et vous aurez beau faire,
Nouer de longs détours, revenir sur vos pas,