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Arrière tes lacets et ta poudre maudite,
Avec tes instruments va-t-en rendre visite
Aux malheureux chargés de travaux continus !
Ô sanglant médecin ! Va voir les gueux tout nus
Que la vie embarrasse, et qui, sur chaque voie,
Présentent à la mort une facile proie ;
Les mille souffreteux qui, sur leurs noirs grabats,
Se plaignent d’être mal, et de n’en finir pas ;
Prends le monstre, et d’un coup termine leurs misères ;
Mais ne t’avance pas sur nos parcs et nos terres,
Respecte les richards, et ne traîne jamais
Ton spectre maigre et jaune autour de nos palais.

« Eh ! Que me font à moi les soucis et les plaintes,
Et les gémissements de vos races éteintes !
Il faut bien que, jouant mon rôle de bourreau,
Je remette partout les hommes de niveau.
Ô corrompus ! ô vous que mon haleine enivre,
Et qui ne savez plus comment faire pour vivre ;
Qui sans cesse flottant, voguant de mers en mers,